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Consultation publique sur le numérique à l’école : Priartem écrit à la Ministre de l’Education Nationale
par Priartem - Thème : La gestion des risques
Priartem a fait parvenir une contribution sous forme de lettre à la Ministre car le questionnaire proposé était totalement inadapté à notre problématique.

Madame Najat Vallaud-Belkacem

Ministre de l’Education Nationale

Ministère de l’éducation nationale

110 rue de Grenelle

75357 Paris SP 07

« Madame la Ministre,

Vous avez lancé une consultation publique sur le numérique à l’école. Cette consultation s’inscrit dans une démarche politique visant à développer les usages numériques dans les activités pédagogiques. L’ONG que je préside, Priartem – Pour Rassembler, Informer et Agir sur les Risques liés aux Technologies ElectroMagnétiques – s’est penchée sur le questionnaire mis en ligne dans le cadre de cette consultation et a décidé d’intervenir auprès de vous sous la forme de ce courrier. En effet, nous avons dû constater que les préoccupations qui sont les nôtres sont totalement absentes de l’opération que vous avez lancée comme elles sont absentes de tous les discours actuels sur les vertus du développement du numérique dès le plus jeune âge.

Notre organisation n’est pas opposée à l’introduction du numérique à l’école même si nous pensons qu’il faut entendre les voix des spécialistes des neurosciences cognitives, de psychologie sociales, clinique, cognitive, de l’éducation… qui expriment leurs inquiétudes quant aux effets sur les développements cognitif et psychologique notamment (voir sur ce sujet la Tribune diffusée dans le Monde du 8 février 2013, intitulée « Laisser les enfants devant les écrans est préjudiciable » et signée par 64 universitaires spécialistes de neurosciences cognitives, de psychologie sociales, clinique, cognitive, de l’éducation…).

En revanche nous souhaitons attirer votre attention sur un aspect souvent omis parce que susceptible de tempérer les enthousiasmes, notamment ceux des élus, celui des effets des ondes électromagnétiques sur nos organismes et plus particulièrement encore sur ceux des enfants. Même si nous savons que le numérique peut être introduit dans les écoles par liaisons filaires et donc sans émission d’ondes, nous devons attirer votre attention sur le fait que les tablettes sont conformées pour fonctionner en WiFi et non à l’aide d’une connexion filaire. La plupart d’entre elles ne disposent d’ailleurs pas d’une possibilité de connexion. Par ailleurs, à l’heure où les communes voient leurs budgets baisser, elles seront très certainement sensibles à la différence de coûts entre une installation filaire et une installation WiFi. Donc nous ne devons nous faire aucune illusion : le développement du numérique à l’école, c’est aujourd’hui une installation de WiFi dans un nombre de plus en plus important d’établissements scolaires.

Les ondes ainsi produites contribuent à accroître le brouillard électromagnétique dans lesquelles nous baignons tous et auxquelles sont confrontés de façon de plus en plus précoce les organismes des enfants. Même si nous sommes loin de tout savoir sur les effets des radiofréquences sur la santé – ceci ce sera pour dans 20 ou 25 ans au mieux -, les signaux d’alerte s’accumulent montrant leurs effets sur nos organismes, notamment la possibilité d’effets cancérigènes. L’OMS a d’ailleurs classé en mai 2011 les radiofréquences comme possiblement cancérigènes pour l’homme et l’Agence de sécuritaire de l’environnement et du travail – AFSSET-ANSES devenue depuis ANSES – recommande de réduire les expositions.

Cette dernière a d’ailleurs été entendue par les parlementaires qui, le 29 janvier, ont voté une loi « relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques » laquelle dit dans son article 1er que le ministre chargé des communications et l’ARCEP doivent « veiller à la sobriété de l’exposition aux champs électromagnétiques ». Cette même loi prescrit un certain nombre de mesures visant à la protection des enfants. Ainsi, concernant le WiFi dans les écoles, dans son article 7, elle prévoit que :

« - I. Dans les établissements mentionnés au chapitre IV du titre II du livre III de la deuxième partie du code de la santé publique, l’installation d’un équipement terminal fixe équipé d’un accès sans fil à internet est interdite dans les espaces dédiés à l’accueil, au repos et aux activités des enfants de moins de trois ans.
- II. Dans les classes des écoles primaires, les accès sans fil des équipements mentionnés à l’article 184 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement installés après la publication de la présente loi sont désactivés lorsqu’ils ne sont pas utilisés pour les activités numériques pédagogiques.
- III. Dans les écoles primaires, toute nouvelle installation d’un réseau radioélectrique fait l’objet d’une information préalable du conseil d’école. »

Les parlementaires n’ont pas voulu interdire l’installation du WiFi dans les écoles, ce que nous regrettons, mais conscients de la responsabilité qu’ils prenaient ainsi, ils ont tenu à l’encadrer.

Pourquoi doit-on protéger tout particulièrement les enfants ? Parce que dans le dossier très controversé des radiofréquences et de la santé, un sujet fait consensus : celui de la vulnérabilité des enfants à l’exposition aux radiofréquences. Leur morphologie, le fait que leur système nerveux central soit encore en formation, le fait que leur boîte crânienne soit moins protectrice, le fait que leur cerveau soit de moins grande taille que celui des adultes, tous ces éléments se traduisent par une pénétration beaucoup plus importante des rayonnements dans leur organisme que dans celui des adultes. Ceci a été démontré par plusieurs études parmi lesquelles nous citerons celle menée par une équipe brésilienne – et celle dirigée par un scientifique français du laboratoire d’Orange .

En effet, pour réduire les expositions, il convient tout d’abord de limiter les sources d’exposition et les temps d’exposition. L’école doit, en ce sens, demeurer un lieu protégé. En introduisant ce type d’outils dans les écoles maternelles et élémentaires, on favorise une exposition précoce de milliers d’enfants qui peut être évitée par la mise en place de connexions filaires. Encore faudrait-il s’assurer de l’intérêt de cet outil à un stade aussi précoce.

Pour vous convaincre des risques que l’on fait ainsi peser sur la santé des très jeunes enfants, nous joignons à ce courrier la lettre adressée par une scientifique américaine, chercheur en neuroscience et spécialiste reconnue internationalement de l’autisme, à un district scolaire californien lui demandant de revenir sur la décision d’installer le WiFi dans un établissement scolaire (pièce jointe n°1). Nous y ajouterons la Recommandation du Comité National Russe de Radioprotection (RNCNIRP) du19 juin 2012 qui appelle à réglementer plus strictement l’utilisation du Wi-Fi dans les écoles maternelles et les établissements d’enseignement, ainsi que l’utilisation des téléphones cellulaires par les enfants (pièce n°2).

Nous sommes conscients que la gestion des locaux et moyens scolaires ne relève pas de votre responsabilité. Les aspects pédagogique et éducatif si. Nous vous demandons donc, au titre de cette responsabilité, d’introduire dans le travail de réflexion collective que vous avez initiée, la question de la santé et de la protection des populations infantiles.

Nous vous remercions d’avance d’attirer l’attention des enseignants sur les problèmes que nous venons de vous exposer afin de les appeler à la plus grande prudence. Nous souhaitons que vous puissiez nous recevoir afin de vous apporter toutes les précisions sur ce dossier.

Dans cette attente, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à notre plus parfaite considération.  »

Paris le 9/3/2015

Pour Priartem, Sa présidente

Janine Le Calvez


Pièces jointes :

- Lettre du Docteur Martha R. Herbert

- Recommandation du Comité Russe de Radioprotection du 19 juin 2012


Copie de la présente à :

Madame la Ministre de la santé

Monsieur le Directeur Général de l’ANSES

Monsieur le Secrétaire Général du SNUIPP_FSU

Monsieur le Président de la FCPE

Madame la Présidente de la PEEP

 
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