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Grenelle des ondes : du discours de la méthode…
par Priartem et Agir pour l’Environnement
Le Grenelle de la téléphonie mobile s’est ouvert le 23 avril en présence de trois ministres, de parlementaires et d’élus locaux, des trois principaux opérateurs, d’un aréopage de représentants des Agences étatiques, d’une quinzaine de responsables associatifs et syndicaux et enfin de deux sociologues et d’un juriste… A notre grand étonnement, les scientifiques spécialisés sur le domaine furent les grands absents de cette première journée !

Comme nous l’avions indiqué lors de notre intervention lors de la table ronde du 23 avril, « nous ne pouvons que nous féliciter qu’une opération de cette nature soit organisée sur un sujet que nous estimons être un important dossier de santé publique » mais, comme nous l’avions souligné également « nous espérons que nous pourrons continuer à nous en féliciter ».

Cette première réunion, qui doit être suivie de plusieurs autres dont trois sont déjà programmées – 6 mai, 14 mai et 15 mai – a, en effet, confirmé certaines de nos principales craintes.

Tout d’abord, comme le laissaient présager la lettre de mission du Premier Ministre ainsi que les déclarations des ministres organisatrices dans la presse les jours précédant l’ouverture du « Grenelle », la question des antennes-relais, au moins sur le plan sanitaire, est déjà considérée comme réglée. Dans leurs introductions liminaires, les ministres ont, en effet, considéré que, si problème sanitaire il y a, il se situe plus du côté des portables que de celui des riverains. Nous avons donc tenu à réaffirmer que, pour nous, le débat ne pouvait pas être clos avant même d’avoir été ouvert et que la question des antennes devait être traitée au même titre que celle des portables. Madame Bachelot a répondu que sa volonté était l’ouverture d’un débat « sans tabou et sans a priori ». Nous veillerons tout particulièrement à ce qu’il en soit ainsi.

Le second point litigieux concernait l’absence de scientifiques invités lors de cette table ronde. Nous avons exprimé notre étonnement et notre incompréhension concernant cette absence. En effet, dans un premier temps au moins, la parole scientifique sur ce domaine de santé publique émergent, est essentielle. Il convient de rappeler que lors d’une réunion préparatoire le 2 avril, nous avait été indiquée la liste des personnalités qualifiées que la Ministre pensait associer aux débats. Nous avions contesté cette liste comme ne présentant pas les garanties d’indépendance et d’ouverture nécessaires. Il nous avait alors été proposé de transmettre une liste de noms de scientifiques que nous souhaitions voir associés à ce débat. Ce que nous avons fait (voir ci-dessous*). La réponse a été simple : il n’y a plus aucune personnalité scientifique. Conscient qu’il existait un risque sérieux de constater, le jour de l’ouverture de ce Grenelle, une table ronde désertée par les associations, le ministère de la Santé a accédé à nos demandes de réintroduire des scientifiques dans les tables rondes qui évoqueront la genèse de cette controverse et les propositions pour y remédier. Mais, en lieu et place d’un collège de personnalités qualifiées de scientifiques représentatifs de la diversité des positions qui s’expriment actuellement au sein de la communauté scientifique, on nous propose maintenant une formule quelque peu différente qui voudrait que ce soit aux différents acteurs de se faire accompagner de leurs experts. Ceci revient à créer non pas un dialogue mais une confrontation d’experts qui risque de s’avérer bien stérile. Nous avons la naïveté de croire que des scientifiques, même lorsqu’ils ne sont pas sur les mêmes positions, sont capables de dialoguer et que c’est de cet échange que peut naître une vision plus claire de l’état actuel de la science tant dans ses certitudes que dans ses incertitudes.

Le débat sur cette question de l’expertise a été l’occasion de révéler un degré d’impréparation préoccupant. Ainsi, alors que ce premier aurait dû nous permettre de nous accorder sur une méthodologie de travail précise, le ministère de la Santé a semblé quelque peu à la peine lorsqu’il s’est agit d’évoquer le « jour d’après ». Trois sessions de dialogue sont envisagées dont la première est convoquée moins de 13 jours après ce premier grand « raout »… Or, la session prévue le 6 mai ne comporte encore ni ordre du jour, ni invités précis. Pire, le Président des réunions thématiques ne savait même pas s’il disposait d’un budget pour faire venir des experts… Nous avons souligné que la volonté d’aller vite contrastait sérieusement avec ce niveau d’imprécision.

Au cours de ce premier échange, un dossier du participant nous fut remis. Et quelle ne fut pas notre surprise en ouvrant un CD-rom censé alimenté un débat impartial et équilibré de découvrir que sur 36 fichiers gravés, 9 sont issus du site de l’Association française des opérateurs de mobile, un porte sur l’avis de la Académie de médecine et aucun… oui aucun fichier ne fait état du point de vue des associations. A notre grand étonnement, personne n’a su dire qui avait fait ce choix partial et partiel ! Le Président a reconnu que ceci n’était pas correct ! Mais pour nous, il s’agit d’éléments convergents qui montrent que ce « Grenelle » ne s’ouvre décidément pas « sans tabou ni a priori ».

La proposition d’un moratoire sur l’implantation de toute nouvelle antennes-relais tant que l’Afsset n’a pas rendu son rapport (remise prévue en septembre) a été reprise par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie en conférence de presse. Cela étant, cette proposition, pour être mise en œuvre, devra être validée lors d’une réunion interministérielle !

Sans réponse encore aujourd’hui concernant l’ordre du jour et les conditions de convocation des experts scientifiques, nous venons d’écrire au Président de la table ronde « Grenelle », afin de lui demander un report de la réunion du 6 mai.

Janine Le Calvez, Présidente de Priartém

Stéphen Kerckhove, Délégué général d’Agir pour l’Environnement

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