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Effets biologiques générés par les champs électromagnétiques
par Priartem

Point de vue d’expert : Roger Santini

Pour permettre aux millions de téléphones mobiles cellulaires de fonctionner correctement, des milliers de stations relais de téléphonie mobile ont été implantées en Europe et dans le monde entier.

Les riverains de stations relais sont exposés "en champs lointains" à des hyperfréquences (ou micro-ondes).

Si aucune étude scientifique n’a encore été publiée sur la santé de ces personnes, des rapports gouvernementaux font état d’effets indésirables.

Dans la technologie digitale actuellement prépondérante sur le marché, des hyperfréquences (ou micro-ondes) pulsées en extrêmement basses fréquences sont utilisées. Ces hyperfréquences ont une fréquence de 900 mégahertz (MHz) pour le système GSM (Global System for Mobil Communication) et de 1800 MHz pour le système DCS (Digital Cellular System) [1 ] .

Notons ici que ces 2 fréquences sont très proches de celles du four domestique à micro-ondes qui fonctionne en 2 450 MHz.

Alors que pour les utilisateurs de téléphones mobiles cellulaires l’exposition est en "champ proche", pour les populations riveraines de stations relais cette exposition est en "champ lointain" [2] .

Lors de l’exposition en "champ lointain", différents facteurs sont susceptibles de modifier le niveau d’exposition des populations riveraines et en particulier :

* la distance de la source émettrice : à quelques mètres d’une station relais on peut mesurer des densités de puissance des hyperfréquences de plusieurs dizaines de microwatts par centimètre carré ; à 50 m [3], cette mesure est de 10 µW/cm2 ; * le fait d’être ou non placé dans le lobe

principal d’hyperfréquences situé en avant des antennes émettrices ; ce lobe principal véhicule une énergie électromagnétique supérieure à celle des lobes secondaires présents sur le côté et l’arrière des antennes ;

* la présence de "réémetteurs passifs" constitués de structures métalliques (volets de fenêtres, portes de garages, rampes d’escaliers.. .) capables d’amplifier les hyperfréquences [4] ; * les fluctuations dans les puissances émises par les stations relais en fonction du nombre de communications téléphoniques traitées par celles-ci ; * la présence d’autres sources électromagnétiques dans l’environnement susceptibles d’interférer avec les hyperfréquences des stations relais [5] ; * une mesure ponctuelle des champs électromagnétiques dans l’environnement des stations relais paraît alors insuffisante pour connaître le niveau de l’exposition aux hyperfréquences auquel sont soumis les riverains.

Plusieurs arguments justifient l’application du principe de précaution à l’encontre des stations relais.

Effets des micro-ondes connus depuis plus de 40 ans L’exposition chronique aux micro-ondes est responsable de l’apparition du syndrome des micro-ondes et de risques cancérigènes.

Une sensibilite variable Selon l’Institut national de recherche et de sécurite (INRS) : "il existe indiscutablement une sensibilité individuelle à l’action des radiofréquences" [6].

Syndrome des micro-ondes Également appelé maladie des radiofréquences, il a été décrit dès les années 1960 par des chercheurs de pays de l’Est [7].

Une publication récente [8] précisait que la maladie des radiofréquences est liée à l’exposition à des hyperfréquences pulsées, semblables à celles générées par la technologie des téléphones mobiles cellulaires.

Cette maladie des radiofréquences se caractérise par :

* un syndrome asthénique (fatigabilité, irritabilité, nausées, céphalées, anorexie, dépression) ; * un syndrome dystonique cardiovasculaire (bradycardie, tachycardie, hyper- ou hypotension) ; * un syndrome diencéphalique (somnolence, insomnie, difficultés de concentration).

On lui a associé également des manifestations cutanées (allergies, eczéma, psoriasis), des modifications de la formule sanguine (taux élevé de lymphocytes), des perturbations de l’électroencéphalogramme et l’atteinte d’organes des sens (vision, ouïe, odorat).

Risques cancerigenes Ils sont étudiés depuis 20 ans sur une population de 120 000 personnes environ. Les résultats obtenus ont montré, pour une exposition à des micro-ondes n’excédant pas 200 IlW/cm2, une augmentation significative du risque pour les cancers du sang [9].

Des effets biologiques chez les utilisateurs de téléphone mobile cellulaire... Une enquête épidémiologique suédo-norvégienne portant sur 11000 utilisateurs de téléphones mobiles cellulaires a mis en évidence une relation entre l’exposition (nombre et durée des appels téléphoniques) et l’augmentation des plaintes telles que céphalées, fatigue, sensation de chaleur sur l’oreille [10] . . .

Une enquête, réalisée à l’INSA de Lyon chez des utilisateurs de téléphones mobiles cellulaires, a observé une augmentation significative de la fréquence des plaintes rapportées lors de la communication telles que picotements à l’oreille, sentiment d’inconfort, chaleur sur l’oreille.

Ces symptômes étaient en relation avec la durée et le nombre d’appels par jour. Cette étude a fait également apparaître une plus grande sensibilité des femmes par rapport aux hommes pour ce qui est des perturbations du sommeil. La sensation de chaleur sur l’oreille représente, pour les auteurs, un signal d’alerte qui doit inciter à l’arrêt de la communication en cours [11-12].

D’autres effets ont été rapportés lors d’expériences conduites sur des volontaires humains et en particulier des perturbations de l’activité électrique cérébrale [13], des modifications du sommeil [14], des effets sur la pression artérielle [15] ou encore une augmentation des céphalées [16] .

Chez l’animal (souris), on a observé [17] une augmentation significative du risque de lymphome suite à l’exposition à un signal de type GSM.

Toutefois, les résultats d’une étude récente [18] n’ont pas permis d’incriminer le téléphone portable dans la genèse des tumeurs cérébrales à court terme.

... et chez les riverains de stations relais et d’émetteurs de télévision Actuellement, aucune étude scientifique n’a été publiée sur la santé des riverains de stations relais. Selon un rapport gouvernemental australien [19], des personnes exposées dans leur logement situé à 200 m d’une station relais se sont plaintes de symptômes qui rappellent ceux décrits dans la maladie des radiofréquences : fatigue chronique, allergies multiples, perturbations du sommeil, ménopause prématurée.

Des études portant sur des émetteurs de télévision (qui génèrent également des hyperfréquences à des fréquences semblables à celles des stations relais) ont mis en évidence des effets biologiques :

* chez l’animal (souris), baisse de la fertilité et atteinte de l’état physiologique général [20] ; * chez les adultes et les enfants, pourtant exposés à des densités de puissances faibles de 0,02 à 8 µW/cm2, augmentation significative du risque de leucémie [21-22].

Certains pays ont déjà adopté des limites d’exposition tres faibles L’Italie, dans un décret de 1998, a adopté un seuil d’exposition de 10 µlW/cm2 au lieu des 450 et 900 µW/cm2 actuellement tolérés par les instances européennes pour les fréquences de 900 et 1800 MHz respectivement [23].

La France a pris également, en 1999, une position qui va dans le sens de l’application du principe de précaution. Une lettre du directeur de la Santé et une circulaire du secrétaire d’État au Logement traitent des installations de stations de base sur des balcons d’immeubles HLM [24]. Selon ces documents, il est nécessaire de s’entourer de précautions avant d’implanter une nouvelle station relais et ils demandent que des mesures de champs électromagnétiques soient effectuées dans l’environnement des stations relais existantes. Il est en outre précisé que "l’adoption de ces dispositions devrait conduire à la remise en cause d’installations non conformes ou, lorsque les émetteurs sont fxés sur des balcons, à une restriction d’usage totale ou partielle de ces balcons voire, dans certains cas, à une condamnation de certaines pièces d’habitation".

Certains maires de communes françaises (Vallauris, Six-Fours-les-Plages...) ont pris des arrêtés qui interdisent l’implantation de stations relais de téléphonies mobiles à moins de 300 m des habitations

En Belgique, le Conseil d’État, dans un jugement du 6 mars 2000, a interdit l’implantation d’une antenne de station relais en application du principe de précaution. Il mentionnait la suspicion d’un risque pour la santé des riverains.

Conclusion Au regard de ce qui précède, il convient dès à présent d’appliquer le principe de précaution à l’encontre des stations relais de téléphonie mobile. Des mesures sont à mettre en œuvre rapidement afin de protéger les populations riveraines. Il faut éviter d’implanter des stations relais à moins de 300 m des lieux habités. Il est nécessaire de faire en sorte, par une orientation judicieuse des antennes, que le lobe principal d’hyperfréquences ne soit pas dirigé sur des lieux où vivent des personnes sensibles (crèches, écoles, hôpitaux, centres de gériatrie . . . ) .

Des mesures régulières des densités de puissance des hyperfréquences sont à réaliser à différents moments de la journée et époques de l’année. Dans l’environnement des stations relais, les riverains ne devraient pas être exposés à une densité de puissance moyenne annuelle supérieure à 0,1 µW/cm2. Les zones, où l’exposition des riverains aux hyperfréquences dépasserait cette valeur, devraient être signalées (marquage au sol, panneaux de signalisation. . . ) [1] .

Un suivi médical des travailleurs assurant la maintenance des stations relais (analyses sanguines, contrôles électroencéphalographiques et électrocardiographiques) est souhaitable. Pour les autres catégories de travailleurs ayant à intervenir à proximité de stations relais (maintenance des ascenseurs, de la ventilation. . . ), il convient d’afficher de façon visible une information sur les risques biologiques et les distances de sécurité à respecter par rapport à la station relais.

Il faut appliquer le principe de précaution vis-à-vis des stations relais de téléphonie mobile

LA REVUE DU PRATICIEN - MEDECINE GENERALE TOME 15. N° 531 DU 19 MARS 2001 Par Roger Santini Institut national des sciences appliquées, Laboratoire de biochimie-pharmacologie, bâtiment 4O6, 20, avenue Albert-Einstein, 69621Villeurbanne Cedex

Reférences

1. Santini R. Téléphones cellulaires. Danger ? Embourg : Éditions Marco Pietteur. 1998 : 208 pp.

2. Santini R. Les téléphones cellulaires et leurs stations relais : risques pour la santé ? Presse Med 1999 ; 28 :1884-6.

3. Petersen RC, Testagrosa PA. Radio-frequency electromagnetic Fields associated with cellular radio cell-site antennas. Bioelectromagnetics 1992 ; 13 : 527-42.

4. IRPA. Guidelines on limits of exposure to radiofrequency electromagnetic fields in the frequency range from 100 KHz to 300 GHz. Health Physics 1988 ; 54 :115-23.

5. Litovitz TA, Penafield LM, Farrel JM et al. Bioeffects induced by exposure to microwave are mitigated by superposition of ELF noise. Bioelectromagnetics. 1997 ; 18 : 422-30.

6. INRS. Champs électriques, champs magnétiques, ondes électromagnétiques. Guide à l’usage du médecin de travail et de prévention. Paris : Édition INRS 1995 ; 785 :134 pp.

7. Gordon ZV. Biological effect of microwaves in occupational. Hygiene 1966 (translated from Russian. NASA, TFF 633,1970).

8. Johnson Liakouris G. Radiofrequency (RF) sickness in the Lillienfeld study. An effect of modulated microwaves ? Arch Environ Health 1998 ; 53 : 236-8.

9. Szmigielski S. Cancer morbidity in subjects occupationally exposed to high frequency (radiofrequency and microwave) electromagnetic radiation. Sci Total Environ 1996 ; 180 : 9-17.

10. Oftedal G, Sandstrom M, Mild KH. Symptoms experienced in connection with use of mobile phones. A suedish norvegian epidemiological study. 20th Bioelectromagnetics Meeting (abstract book) 1998:51.

11. Santini R, Seigne M, Bonhomme-Faivre L, Bouffet S, Defrane E, Sage M. Symptômes rapportés par des utilisateurs de téléphones mobiles. Presse Med 2000 ; 29 : 2097.

12 Santini R, Seigne M, Bonhomme-Faivre L, Bouffet S, Defrane E, Sage M. Symptômes rapportés par des utilisateurs de téléphones mobiles cellulaires. Pathol Biol 2001 ; 49 :1-5.

13. Freude G, Ullsperger P, Eggert S, Ruppe 1. Effects of microwaves emitted by cellular phones on human slow brain potentials. Bioelectromagnetics 1998 ; 19 : 384-7.

14. Mann K, Roschke J. Effects of pulsed high-frequency electromagnetic fields on human sleep. Neuropsychobiology 1996 ; 33 : 41-7.

15. Braune S, Wrocklage C, Raczek J, Gailus T, Lucking Ch. Resting blood pressure increase during exposure to a radio-frequency electromagnetic field. Lancet 1998 ; 357 :1857-8.

16. Chia SE, Chia HP, Than JS. Prevalence of headach among hanchement cellular telephone users in Singapore : A community study. Environ. Health Perspect 2000 ; 108 :1059-62.

17. Repacholi MH, Basten A, Gebaki V, Noonan D, Fimnie J, Harris A. Lymphoma in Ell-PMl transgenic mice exposed to pulsed 900 MHz electromagneticfields RadiatResl997 ;147:631-40 

18.1nskip PD et al.Cellular-telephone and braintumors.NengllMed 2001 ; 344 : 79-86.

19. Mobiles phones and their transmitter bases stations. The evidence for health hazards" A local Government and Community Ressources Documents. EMFacts Information Service 1996 : 240 pp.

20. Magras IN, Xenos ThD. RF radiation-induced changes in the prenatal development of mice. Bioelectromagnetics 1997 ; 18 : 455-61.

21. Dolk H, Shaddick G, Walls P, Grundy Ch et al. Cancer incidence near radio and television transmitters in Great Britain. Sutton Coldfield transmitter.Am J Epidemiol l997 ;l45 : 1-9.

22 Hocking B, Gordon 1, Hatfield G, Grain H. Cancer and proximity of TV towers. 2nd World Congress For Electricity and Magnetism in Biologyand Medicine (abstractbook).Bologne (Italy) 1997:104.

23. Santini R, Danze JM, Seigne M, Louppe B. Guide pratique européen des pollutions électromagnétiques de l’environnement. Embourg : Éditions Marco Pietteur, 2000 : 238 pp.

24. Lettre DGS/VS 3 n° 187 du directeur général de la Santé et circulaire UHC/QC/9 n° 99-31 du 15 avril 1999 du secrétaire d’État au Logement. "Installations de stations de base de téléphonie mobile sur des balcons d’immeubles HLM". Le Moniteur, 1999 ; 4985 : 438.

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