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Courrier adressé à Monsieur P. Testori Coggi, Directeur Général du SCENIHR
par Priartem - Thème : La gestion des risques
Objet : réaction de PRIARTEM au pré-rapport du SCENIHR

Monsieur le Directeur général,

Par la présente nous tenons à vous faire part des critiques que nous avons à formuler sur l’expertise du SCENHIR sur les champs électromagnétiques, ou plus exactement, comme le dit le titre du rapport, sur « les effets potentiels de l’exposition aux champs électromagnétiques sur la santé. »

Nos critiques porteront sur deux aspects. Le premier tient à la composition du groupe d’experts. Le second à la méthodologie retenue. Les deux registres de critiques ne sont évidemment pas indépendants l’un de l’autre, la méthodologie choisie étant construite par le groupe d’experts.

Les associations fédérées au sein de l’IEMFA dont PRIARTEM est co-fondatrice, critiquent depuis de longues années le fonctionnement des groupes d’experts tant au niveau mondial qu’au niveau européen. Ces critiques portent principalement sur le fait que l’on retrouve toujours les mêmes personnes, souvent issues de la même organisation, l’ICNIRP et toutes acquises à la thèse du déni de risque. La composition du groupe d’experts mis en place par le CIRC, en 2011, pour la monographie sur la classification des radiofréquences avait marqué un début de rupture avec cette pratique et avait d’ailleurs abouti à la reconnaissance d’un effet possible des radiofréquences sur le risque de cancer. Hélas ! cette petite ouverture reste anecdotique. On n’en trouve plus trace ni dans le travail mis en oeuvre actuellement par l’OMS, ni dans le présent travail du SCENIHR.

En effet, si l’on regarde la composition du groupe d’experts du SCENIHR, on n’y trouve pas de voix divergente. Ceci signifie que, sur ce sujet très controversé, l’expertise qui est rendue n’est en rien une expertise pluraliste et contradictoire mais bien un nième rendu de la pensée unique forgée par le lobby.

Pire, non seulement le groupe d’experts n’est pas représentatif des débats en cours au sein de la communauté scientifique, mais il est entaché de nombreux conflits d’intérêts. C’est le cas, tout particulièrement, du président du groupe d’experts, Monsieur Theodoros Samaras qui, selon sa DPI, est ou a été consultant pour Vodafone où il était consultant scientifique pour le développement d’un jeu « construis ton propre réseau mobile », où il était en charge d’action de formation du personnel sur l’évaluation des risques et incertitudes. Mais il n’est pas le seul. Ils sont nombreux à être membres d’instances à caractère plus ou moins scientifique mises en place par les opérateurs. Un autre encore est membre d’un cabinet de sous-traitance et de lobbying qui a travaillé pour l’industrie pharmaceutique, or des travaux d’investigation ont montré la perméabilité des frontières entre les dossiers où pèsent des intérêts industriels très élevés.

Il s’agit là d’un mélange des genres que, au vu des précédents scandales sanitaires, nous pensions banni par les agences sanitaires. Manifestement les mauvaises pratiques ont la vie dure.

Le second registre de critiques porte sur la méthode mise en oeuvre. Pour rester sur la thèse du « no effect », aujourd’hui il faut être sourd et aveugle tant les publications scientifiques sont porteuses de signaux d’alarme ou au moins d’alerte. Donc le meilleur moyen est d’occulter la partie de la littérature scientifique qui gène. C’est ainsi, par exemple, que se trouvent omis les travaux de l’équipe de Lennart Hardell.

Mais l’épidémiologie n’est pas la seule discipline maltraitée. Si l’on regarde les articles scientifiques publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture depuis 2007, on observe que, sur les effets génétiques, la revue du SCENIHR en a omis 114, dont 65% rapportent des effets. Sur les effets neurologiques, le constat est le même : il en manque 211 dont 68% rapportent des effets.

Si certains travaux ont réussi à franchir ce premier filtre, la mise en place de critères d’évaluation peu transparents permet d’en mésestimer la qualité, ou encore d’en traduire les résultats de manière erronée (exemple de l’étude De Iuliis et al, 2009).

Cette méthode qui consiste à nier les signaux est inacceptable eu égard à la taille de la population concernée. Elle est inacceptable pour les jeunes générations qui sont exposées à un cocktail d’ondes de plus en plus précocement. Elle est inacceptable face au matraquage des industriels pour toujours plus d’applications « sans fil ». Elle est totalement non conforme à l’objet du rapport qui n’est pas censé s’intéresser aux seuls effets avérés mais bien aux effets possibles. C’est pourquoi, nous tenons à vous alerter et à vous demander de corriger, dans l’étape suivante, les anomalies graves que nous avons soulignées. Nous sommes à votre disposition pour toute précision supplémentaire.

Janine Le Calvez, Présidente de Priartem

 
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